Apple réagit au projet de loi DADVSI

Alors que R2DV déclarait:

«la sécurité juridique offerte par le texte permettra à une offre nouvelle de croître», une «offre légale, de qualité, diversifiée, sécurisée et à des prix raisonnables»

Apple pense que

“L’application par la France de la directive européenne sur le droit d’auteur aboutira à du piratage parrainé par l’Etat” […] “les ventes légales de musique vont s’effondrer

Ah ah, ce texte est un tel bordel qu’on peut y trouver tout et son contraire.

Le porte parole d’Apple ajoute:

“Les ventes d’iPod vont sans doute augmenter car les utilisateurs pourront librement stocker sur leur iPod de la musique ‘interopérable’ qui ne pourra pas être protégée correctement

C’est un fournisseur de mesure technique de protection qui le dit : si c’est interopérable les mesures techniques protection ne peuvent pas être efficace

Il faut donc choisir:
MTP et monopole
ou
Intéropérabilité et libre concurence.

Bon alors quand est-ce qu’on revient sur cette directive? Quand est-ce qu’on annule ce traité de l’OMPI?

DADVSI fin du round 1

Philippe Astor décrit mieux que je ne saurais le faire mon sentiment: DADVSI : quand la France éteint ses Lumières

Au moins maintenant on a un guide facile sur: comment voter (tiens ça pourrait faire un bon google boombing?)

Je n’ai plus de question à me poser sur comment me servir de ça:

Selon Ratiatum:

Le groupe socialiste, qui a eu beaucoup de peine à politiser le débat dans le climat des manifestations contre le CPE, promet de remettre l’ouvrage sur le métier. Il qualifie le texte de “ligne Maginot” et promet que les socialistes reviendront sur le texte lorsqu’ils seront à nouveau au pouvoir. “Il reviendra à une autre majorité d’élaborer une ligne d’avenir”, a ainsi prophétisé Patrick Bloche.

Si quelqu’un a une source “officielle” pour cette promesse. L’Internet est une mémoire collective très fiable, avec le développement de la blogosphère il va être de plus en plus difficile de ne pas tenir ses promesses électorales.

Bon maintenant partons à l’assaut du sénat.

Et si les sénateurs surprenaient tout le monde en se montrant plus moderne que les députés…

DADVSI, P2P, les MTP, la note à lire

Note sur le numérique, le P2P, les MTP, et DADVSI par François PELLEGRINI [1]

Voici enfin le texte qui en 4 pages est capable d’expliquer à des néophytes les enjeux du projet de loi DADVSI. A mettre entre toutes les mains, tout particulièrement celle de nos parlementaires et de nos sénateur.

Notes

[1] Maître de conférences à l’ENSEIRB, (école nationale supérieure d’électronique, informatique et radiocommunications de Bordeaux) et au LaBRI (Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique)

Bouygues telecom ne veut pas de nouveaux client?

Sur mes conseils ma douce et tendre a décidé de prendre un forfait chez Bouygues telecom. Déformation professionnelle oblige on décide de faire la commande par Internet.

L’aventure a débuté il y a quelques semaines. Direction le site de bouyguestelecom où l’on est accueilli par une animation flash vantant les mérites du nouveau forfait Neo. Bizarrement l’animation occupe tout l’écran est le clic ne marche plus?? Impossible d’accéder aux pages suivantes. Bouygue veut-il vraiment de nouveau client?

Ils ont de la chance, ce n’est pas un bout de flash qui m’arrête, après éradication de l’intrus, on arrive sur la page permettant de s’abonner. Pas de problème particulier, sélection du forfait, sélection du portable et je clique sur “passer commande”. La page suivante nous informe qu’il n’est pas possible actuellement de souscrire à ce forfait par Internet. Bouygue veut-il vraiment de nouveau client?

Il en faut plus pour me décourager. Je reviens à la charge la semaine suivante, plus d’anim en flash à l’accueil et la souscription en ligne est possible, ouf! En prime le portable qu’on avait sélectionné est moins cher que la semaine précédente. La souscription se déroule jusqu’au bout sans accroc.

Le lendemain nous recevons un email nous invitant à appeler un conseillé clientèle pour confirmer la commande (ouf ce n’est pas un numéro surtaxé mais un 01). On appel, on tombe sur une messagerie nous invitant à laisser un message. Après le BIP, qui indique que l’on peut parler, nouveau message vocal: “Cette boite vocal est pleine, impossible de laisser un message”. C’est limite pour un opérateur télécom, non? Bouygue veut-il vraiment de nouveau client?

Là, on a franchement failli allez voir en boutique ou chez la concurrence. Mais bon, une semaine passe et je réessaye à tout hasard. La messagerie fonctionne, je laisse donc un message. 2 heures plus tard la commande nous est confirmé par mail, 3 jours plus tard on reçois l’objet convoité.

Mais ce n’est pas fini, pour l’instant Bouygue nous a juste encouragé à ne pas prendre un abonnement chez eux. Mais dans la dernière ligne droite il se foute carrément de notre gueule. Le courrier d’accueil qui accompagne le colis nous invite à appeler le 0 825 … (0,15€/min) pour activer la ligne. Pensant ne pas avoir le choix nous appelons, écoute du message d’accueil, navigation dans les menus, écoute de la musique pour nous faire patienter. Au bout de 2 min une opératrice nous informe qu’il n’y a rien à faire il faut juste attendre 24H, mettre la carte SIM dans le téléphone et appeler le 654 pour connaître son numéro de téléphone. Ce qui était écrit dans le courrier d’accueil, mais celui-ci laissait aussi entendre qu’il fallait obligatoirement appeler le 0 825 avant… C’est franchement limite.

Je me joints donc au mouvement lancé par Carlo Revelli: “Pronétaires de tous les pays, unissez-vous… contre les abus des hot-lines !

Parlement analogique

Jeremie Zimmermann sur la liste l_escape nous fait remarquer le côté “analogique” du mode de travail de l’Assemblée Nationale.

Jetez un oeil au

Texte des articles résultant des délibérations de l’Assemblée nationale

C’est actuellement la version officiel de ce projet de loi… Il s’agit d’un document papier qui a été scanné. Le travail de consolidation du texte ne s’est pas fait avec un traitement de texte mais à la main!!

N’est-il pas anachronique de traiter avec tan d’analogique un problème de l’ère du numérique? J’avais déjà évoqué en decembre qu’un usage approprié des tic permettrait à nos députés d’être bien plus efficace dans la rédaction des lois. Mais en voyant ce document et après avoir entendu les propos rétrogrades de certains députés je me dis qu’un tel projet rencontrerait pas mal de problèmes de résistance au changement. Mr Vanneste et R2DV émettraient probablement un avis défavorable à l’introduction des nouvelles technologies à l’assemblée nationale. Je n’ose même pas aller faire un tous sur le site du sénat…

Malgré toutes ces critiques, c’est quand même fantastique d’avoir tout cela à disposition sur le net. Merci à ceux qui font ce fastidieux travail de mise à jour du site de l’Assemblée Nationale.

Avant dernier coup de théâtre ?

Il n’est pas loin de 4h du matin à l’assemblé nationale quand: DADVSI: l’examen s’achève sur une note positive

M. Patrick Bloche (PS) – Il est dommage que l’on n’ait pas constitué la mission d’information demandée par les socialistes dès novembre 2004. En effet, on constate que dès que les parlementaires se réunissent dans le souci de l’intérêt général, ils sont capables de dépasser les clivages partisans et de faire du bon travail. C’est le cas sur cet article 7. Notre amendement 6 vise à préserver les logiciels libres. Pour cela, il faut que l’utilisateur puisse exécuter le logiciel gratuitement, étudier son fonctionnement, le modifier et le redistribuer. L’amendement dispose donc qu’on ne peut interdire la publication du code source et de la documentation technique d’un logiciel indépendant interopérant pour des usages licites par une mesure technique de protection d’une œuvre. Ce serait perfectionner le dispositif par une garantie que nous demandons depuis près d’un an.

M. le Rapporteur (Mr Vanneste UMP) – Avis défavorable.

M. le Ministre (R2DV UMP) – Rien dans le texte n’interdit la publication du code source d’un logiciel libre. Mais ce code source ne doit pas comporter de commentaire destiné à porter atteinte aux droits relatifs à l’œuvre. En revanche, le terme d’ « usages licites » est trop large et trop ambigu. Je ne peux donc pas émettre un avis favorable.

M. Bernard Carayon – Cet amendement n’apporte rien de substantiel à l’excellent équilibre auquel nous sommes parvenus collectivement, Gouvernement, majorité et opposition. Mais nous pouvons bien terminer par un geste de magnanimité à l’égard de l’opposition.

L’amendement 6, mis aux voix, est adopté. L’article 7 modifié, mis aux voix, est adopté.

M. Patrick Bloche – Dans l’esprit qui a été celui de M. Cazenave pour réécrire l’article 7 de façon aussi parfaite, puisqu’il a été adopté à l’unanimité, et pour préserver le logiciel libre, nous demandons, en application de l’article 101, une seconde délibération sur l’amendement 150 rectifié.

[…]

M. le Ministre (R2DV UMP) Merci de ce travail et, même si le terme peut paraître inapproprié, je suis fier […]

Cette loi va protéger juridiquement les mesures technique de protection comme le demande la directive européenne eucd. Avec ce dernier coup théâtre, elle va aussi autoriser la publication du code source des MTP/DRM d’un logiciel indépendant interopérant avec des MTP/DRM pour des usages licites, ce qui réduit à néant le but caché des DRMs: la non interopérabilité. C’est ce que je souhaite depuis le début des débats. BRAVO

Un bon article pour 28 déplorables… Il n’y a pas de quoi être fier Mr le Ministre. J’attends donc toujours un ultime coup de théâtre: Rejet du projet dans son ensemble mardi Censure constitutionnelle Tout reste possible.

Évidement les médias traditionnels (radio/télé on verra si le papier fait mieux…) n’ont pas le moindre soupçon (“don’t have a clue”) de ce qui s’est passé cette nuit et ne parlent (concernant DADVSI) que de l’adoption de l’amende à 38 euro…

Souvenez vous que l’Internet est une extension de notre mémoire collective. Ces comptes rendus de séance sont sur le net, ils ne disparaîtront pas (il y a déjà une copie sur mon disque dur) les Internautes n’oublieront pas qui a dit quoi et qui a voté quoi.

Communiqué d’eucd.info

Je relais et soutiens le Communiqué d’eucd.info:DADVSI : un texte liberticide porté par des lobbies et voté par des «godillots»

L’initiative EUCD.INFO constate que le gouvernement, le rapporteur, et la majorité ont décidé de ne pas protéger le logiciel libre, l’innovation, la libre concurrence et la copie privée. Ils sont revenus ouvertement à la logique originale du DADVSI : le tout-répressif. L’initiative EUCD.INFO regrette que, malgré les six semaines passées à travailler avec des députés de la majorité, ni le ministre de la culture, ni le rapporteur n’aient infléchi leurs positions. Ils ont obstinément refusé d’introduire les nécessaires modifications à l’article 7 pour que le logiciel libre soit effectivement protégé. Ils se sont entêtés à transformer la copie privée en copie contrôlée. Ils ont défendu bec et ongles la juridiction d’exception que constitue «le collège des médiateurs» et l’ont autorisé à interdire la copie privée de DVD. Enfin, M. Donnedieu de Vabres et M. Vanneste ont porté et fait adopté par la majorité la partie pénale de l’amendement Vivendi Universal, texte surréaliste qu’aucune démocratie dans le monde n’a jamais adopté.

M. Donnedieu de Vabres et M. Vanneste resteront dans les mémoires comme un ministre et un rapporteur à la solde évidente d’industriels désireux de revenir sur les droits du public pour mieux imposer leurs modèles économiques. Ils ont multiplié les mensonges en séance (avec ce grand moment où M. Vanneste a prétendu que la copie privée de DVD était interdite tant techniquement que juridiquement), et ont utilisé des procédures portant atteinte au droit d’amendement et de débattre des parlementaires (multiplication d’amendements rédactionnels obligeant au dépôt de sous-amendements débattus en bloc).

Quant aux membres du groupe UMP – à l’exception notable de Mme Boutin et de M. Suguenot – ils apparaissent comme des députés aux ordres du gouvernement, démontrant par là même la virtualité du principe de séparation des pouvoirs. Quel dommage que des députés pourtant conscients des enjeux aient accepté de prendre le risque de mettre en situation d’insécurité juridique toute la communauté du logiciel libre et de rentrer dans le jeu du gouvernement consistant à refuser des évidences et à rédiger la loi sur des coins de table cinq minutes avant l’ouverture de la séance.

Comment peut-on accepter de porter des amendements limitant les activités nécessaires à la sécurité informatique aux limitations introduites par le code de la propriété intellectuelle ? Que devient le code pénal et ses dispositions sur la fraude informatique ? Et comment justifier l’interdiction de neutralisation à des fins de protection de la vie privée quand comme on n’a eu de cesse de rappeler que les mesures techniques présentaient des risques majeurs pour la vie privée ? Le droit d’auteur serait-il au dessus de tous les droits fondamentaux ? Et pourquoi les prétendus défenseurs du logiciel libre ne se sont-ils pas élevés quand le ministre a déclaré que la publication d’un code source “facilitant le contournement” devait être interdite ? Est-ce à dire que le logiciel libre DeCSS devrait être interdit et que, plus largement, aucun code source permettant de neutraliser une mesure technique à des fins de lecture ne devra-être mis à disposition sur internet ? Sans doute et c’est inacceptable en plus d’être ridicule.

De même, s’il était conservé, l’amendement 150 de M. Mariani (UMP), même amendé comme il l’a été par MM. Cazenave et Carayon (UMP), introduirait une insécurité juridique majeure et ouvrirait la porte à des menaces et poursuites arbitraires. Cet amendement VU/Mariani aurait dû être rejeté à l’unanimité tant il porte atteinte au principe de neutralité de la technique. Sa rédaction est telle qu’il est sans doute contraire au principe constitutionnel de légalité des délits et peines. Le clan des vivendistes de l’Assemblée en est d’ailleurs conscient puisqu’il mise désormais sur la partie civile de l’amendement Vivendi Universal (amendement 267). Espérons que les députés UMP ayant encore une conscience et une once de courage sauront s’y opposer en séance quoiqu’en disent le cabinet du ministre, et exiger une seconde délibération sur l’article 7 et l’article 13.

Au final, les membres de l’intiative EUCD.INFO sont littéralement écoeurés par les méthodes utilisées par le gouvernement pour faire plier les députés de la majorité et faire adopter des texte rédigés notoirement par des lobbies. Ils ne baissent pas pour autant les bras et vont continuer à lutter contre un texte qui aurait dû depuis longtemps être retiré si le Premier Ministre n’était pas aussi psycho-rigide et ne considérait pas les députés comme des «connards» (sic), le parlement comme une «chambre d’enregistrement», et la concertation avec la société civile comme une option.

L’initiative EUCD.INFO demande à ses soutiens de contacter les députés UMP pour leur demander d’exercer ce soir en conscience le mandat que le peuple leur a confié. On ne peut pas s’auto-proclamer «sauveur du logiciel libre» et dans le même temps défendre des amendements scélérats dénoncés depuis des mois par tous les acteurs du logiciel libre.

Communiqué de presse de La Ligue ODEBI

Je relais et soutiens le Communiqué de presse de La Ligue ODEBI – 15-03-2006 :: La Ligue est attérée par le décision des députés Français d’interdire les logiciels P2P.

La Ligue ODEBI vient de constater avec stupeur que l’amendement VIVENDI interdisant les logiciels P2P vient d’être adopté par le parlement Français.

La Ligue ODEBI ne comprend pas la logique du gouvernement qui confond l’outil et l’usage dans une mauvaise foi évidente et éclatante.

Le gouvernement et le rapporteur, une fois de plus, viennent de faire la parfaite démonstration de leur parfaite allégeance aux lobbys des industries de la culture.

La Ligue précise que le P2P est la base même de l’internet et que tout les logiciels utilisant les protocoles d’échange entre 2 ordinateurs distants peuvent être classés dans cette catégorie.

Cette insécurité juridique place nos entreprises travaillant sur les logiciels libres dans un environnement juridique incroyablement favorable aux manoeuvres de guerre économique venant de l’Etranger.

Elle tue toute initiative et toute recherche dans un des domaines les plus important de l’internet faisant perdre à la France tout chance de participer à la compétition internationale en la matiére.

Cette loi au seul profit de quelques grosses multinationales du loisir est un destructeur d’emploi en puissance.

L’UMP vient de signer la mort du logiciel libre français et vient aussi de ternir à jamais l’image de notre démocratie aux yeux d’un public désireux de transparence.

La Ligue appelle donc de nouveau à amplifier son appel à la désobeissance civile par tout les moyens qui s’offrent aux internautes.

La Ligue appelle aussi l’ensemble des internautes à continuer à utiliser le réseau dans toute sa complexité et à soutenir les équipes de développement qui fabriquent les logiciels P2P de demain.

Appel à la désobeissance civile :
http://www.odebi.org/new/theme/accueil.php?a=320
Appel au boycott de tout les produits culturels :
Boycothon : n’achetez plus de CD !