DRM le point de vue de l’architecte

Imaginez que plusieurs bâtiments construit selon le même plan se soient écroulés. Imaginez qu’un architecte disent que d’après les plans, les bâtiments ne pouvaient que s’écrouler. Personne ne songerait à construire un bâtiment selon ces plans, non? Et obliger par la loi tout le monde à suivre ces plans? Pourtant…

A ce jour aucune mesure technique de protection ou DRM n’a démontré son efficacité, elles ont toutes été contourné rapidement. Il se trouve que je suis architecte technique, c’est à dire architecte dans le domaine des systèmes d’informations. A ce titre je connais parfaitement le fonctionnement de l’Internet et j’ai une connaissance approfondie des problématiques de sécurité (je le précise pour appuyer mon propos mais franchement inutile d’avoir mon bagage technique pour arriver à ces conclusions). J’ai regardé les plans des DRMs… C’est normal que ça ne marche pas. Un DRM c’est un peu comme coffre fort. Sauf que le coffre fort n’est pas dans une banque mais dans le salon du voleur. Et détail amusant, la clé du coffre et scotché à l’arrière du coffre fort… Bref ça ne peut pas marcher. D’ailleurs si ces mesures pouvaient être efficace pourquoi auraient-elles besoin d’être protégées juridiquement? Le coffre étant dans le salon du voleur avec la clé pour l’ouvrir il n’y a qu’une seule solution pour que la loi protégeant les mesures de protection technique puisse s’éxécuter: mettre un flic dans le salon de toutes les personnes qui achète de la musique en ligne. Techniquement c’est possible… Je ne suis pas sûr que ce soit souhaitable.

Les DRMs ne servent pas à empêcher la copie (çà ne marche pas) ils ne servent qu’à contrôler les usages privés et à favoriser les monopoles.

Tout homme politique qui défend les DRMs fait passer des intérêts particulier avant l’intérêt du plus grand nombre.

Au fait j’ai une carte d’électeur.

L’Internet équitable

L’Internet équitable? Non mais je rêve, R2DV vient d’inventer l’Internet équitable! Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre.

Sinon quelques très bonnes interventions de députés de droite comme de gauche qui ont parfaitement expliqué les risques des DRMs. Les députés et le ministre ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenu.

Et Vanneste qui raconte n’importe quoi. Par exemple il dit “les DRM c’est pas comme les OGM”. Ce qui démontre qu’il ne comprend pas grand chose aux DRMs

Appel à toutes les sauterelles

Les sauterelles du collectif stopdrm vous donne rendez vous Mercredi 8 Mars à 18h45 place de la Concorde pour manifester notre opposition aux DRMs.

Ce n’est pas encore reparti mais c’est déjà… enfin bref… c’est comme ça que l’on crée la loi en france ?

A voir sur le site web de lci l’émission Plein écran sur le droit d’auteur. A noter que la première partie de l’émission a été diffusé à l’antenne, la 2eme partie uniquement sur le net. Bizarrement cette 2eme partie est beaucoup plus critique sur le projet de loi dadvsi que la première partie…

Bien sûr à cause des méchantes sauterelles l’industrie du disque est en crise:
Vivendi Universal : progression du résultat net ajusté 2005 de 55% et du dividende de 67%

Les sauterelles: le clip

Un commentaire à lire

Je fais remonter dans ce billet le commentaire laissé par Pierre Sirinelli sur mon billet “lestelechargements suite et fin”. Il estime que certaines de mes affirmations à son sujet sont fausses. Je pense qu’il est important que les personnes ayant lu ce billet, lisent son commentaire pour avoir les deux points de vue.

Le rapport dont il est question est disponible sur la page du cspla c’est le Rapport de la commission spécialisée du CSPLA portant sur la distribution des œuvres en ligne

Update: le compte rendu de la table ronde est disponible sur le site fondapol

Le commentaire de Pierre Sirinelli:

Bonjour,

Votre relation de mon intervention à la fondation pour l’innovation politique me laisse un peu étonné. Un point exact, tout le reste éloigné (ou mal compris) de ce que j’ai dit. Que la licence globale me laisse perplexe n’est un mystère pour personne. Ma position est proche de celle exposée par la commission du CSPLA que j’ai présidée pendant un an (la nuance n’est pas indifférente : on peut présider des travaux, relater la position de la majorité sans y adhérer nécessairement: mais sur la licence globale, je suis en harmonie avec le point de vue majoritaire). Je peux m’en expliquer à nouveau mais le rapport le fait mieux que moi. Il suffit de s’y reporter. Il ne s’agit pas d’une prise de position idéologique mais d’une construction argumentée. Chacun jugera…

Pour le reste, on ne peut pas dire que je suis pour la répression et encore pour la repression alors que j’ai toujours écrit le contraire et que je l’ai répété ce soir là. Je le dis encore : le P2P est une chance extraodinaire pour les internautes et pour les industries culturelles. Faisons en sorte que cette chance soit saisie. Je n’ai jamais désiré (et je l’ai écrit) que les internautes soient envoyés en prison. Relisez le rapport ou reportez-vous à mes écrits universitaires. Le seul point sur lequel j’évoque des sanctions concerne ceux dont le business model est la contrefaçon ou l’incitation à la contrefaçon. Je ne trouve rien de déshonorant à ce point de vue, d’autant que je le complète d’un autre qui est que la lutte légitime contre les gens qui vivent en parasites de la création ne doit pas bloquer l’innovation. Ni entrainer derrière les barreaux les utilisateurs de ces technologies. Votre compte rendu laisse directement croire le contraire. Je ne peux pas laisser passer pareille affirmation alors que dans le même temps j’affirme qu’il faut trouver les moyens de mieux se faire rencontrer la demande et l’offre et qu’il faut répondre à l’appétit légitime d’oeuvres tout en trouvant la faculté de rémunérer les différents acteurs de la chaine culturelle. L’idée est celle d’un “commerce équitable” juste pour tous et facteur de développement. Je n’ai rien dit des DRM parce que je n’en pense rien de particulier et que je n’en ai jamais fait la promotion. En revanche, relisez-moi, je prône l’interopérabilité.

De grâce, arrêtez les procès en sorcellerie alors que je n’arrête pas, par exemple, de tendre la main au Logiciel libre et que j’essaye de trouver une sortie “par le haut”, honorable pour tous et protectrice de l’intérêt général. Je pense qu’il y a suffisamment de personnes qui agissent dans l’ombre pour que vous vous mobilisiez contre d’éventuels vrais périls plutôt que de déformer des propos qui sont pourtant officiellement en ligne et aisément vérifiables. Plutôt que de créer de faux conflits, oeuvrons ensemble à élaborer l’Inernet de demain.

Ma réponse:

Tout d’abord merci d’avoir pris le temps d’apporter des précisions à mon évocation de votre intervention à la fondation pour l’innovation politique et de vos efforts pour aider à l’élaboration de l’Internet de demain.

Comme vous l’écrivez, le mieux est que les personnes qui souhaite se faire une opinion lisent le rapport. Je pense même que c’est une lecture impérative dans le débat DADVSI car son contenu est d’une grande qualité comme je l’ai déjà indiqué. Mais malheureusement je trouve (et s’est bien entendu un jugement subjectif qui n’engage que moi) que les conclusions du rapport, tout comme la présentation que vous en avez faites, sont orientés pour convenir aux souhaits de l’industrie du disque.

Et l’une de vos phrase me laisse perplexe:

“Je n’ai rien dit des DRM parce que je n’en pense rien de particulier et que je n’en ai jamais fait la promotion. En revanche, relisez-moi, je prône l’interopérabilité.”

Comment après avoir présidé une commission qui a rédigé un rapport qui contient 59 fois le mot DRM dans 83 pages pouvez-vous ne rien pensez de particulier des DRMs? Au risque de lasser mes lecteurs, je le répète encore: les DRMs sont le coeur du débat. Ne pas avoir d’opinion sur les DRMs, c’est ne pas avoir d’opinion sur le projet de loi DADVSI. On ne peut pas prôner l’intéropérabilité et ne rien penser des DRMs, les deux sont incompatibles. L’un des objectifs des DRMs étant justement la non interopérabilité (empêcher qu’un fichier protégé puisse être lu sur un terminal non autorisé) Le contrôle des usages privés à distance ce n’est pas de la sorcellerie, la technologie le permet, ça s’appel les DRMs. Je ne pense pas que ce soit le rôle de l’état que de protéger une technologie encore moins si elle est de ce type.

Un des amendements du projet de loi dadvsi prévoit un rapport au Parlement dans l’année qui suit la promulgation de la loi pour apprécier si l’équilibre proposé est satisfaisant. Il se trouve que l’Australie a fait exactement la même chose que nous il y a plus d’un an. Leurs parlementaires viennent de rendre le rapport équivalent à celui qui devra être rendu en france. Ce rapport ne parle que de DRM et les conclusions sont sans appel. Pourquoi faire les mêmes erreurs? Profitons de leur expérience pour en tirer des leçons.

DRM comment ça se passe ailleurs dans le monde?

Le débat du droit d’auteur à l’ère du numérique n’est bien évidement pas un problème qui se limite à la France. Et le traité de l’OMPI sur les droits d’auteurs avec sa protection juridique des mesures techniques de protection emmerde la planète entière.

Une loi équivalente à DADVSI existe depuis le premier janvier 2005 en Australie. Une sorte de commission d’enquête parlementaire australienne vient de rendre public un rapport préconisant des changements dans cette loi.

Le rapport est là et un premier résumé ici.

Je n’ai pas encore eu le temps de lire ces 186 pages mais on y trouve 37 recommandations dont par exemple:

A recommendation that ‘the Government ensure that access control measures should be related ot the protection of copyright, rather than to the restriction of competition in markets for non-copyright goods and services.’

Une recommendations pour que le gouvernement assure que les mesures de contrôle d’accès soient bien en relation avec la protection du droit d’auteur, plutôt que des restrictions à la concurrence sur les marché de biens et de services non soumis au droit d’auteur.

Ce n’est pas moi qui le dit, mais des parlementaires Australien qui ont plus d’expérience que les nôtres concernant le problème…

La lecture de ce rapport me semble impérative pour nos parlementaires s’ils veulent voter en connaissance de cause la semaine prochaine…

à lire sur musique libre: Protection juridique des DRM ? L’exemple australien !!

et sur pasunblog: Le parlement australien reconnait la nocivité des DRM et de leur protection juridique

France info critique sur les DRMs

Ce matin à 7H france info m’a réveillé avec une critique des DRMs. Le journaliste a expliqué qu’après avoir acheté de la musique en ligne légalement on pouvait tout perdre en changeant un composant de son ordinateur à cause des DRMs. Dommage qu’il n’ait pas parlé du rootkit sony ou des problèmes d’interopérabilité et fait le lien avec le projet de loi DADVSI mais c’est un début, le vent tourne…

La chronique est sur le site de france info. Le journaliste c’est Jérôme Colombain et il me semble que l’article sur son blog avait déjà été cité par le Standblog.

Différences culturelles

“I am Al Gore, I used to be the next president of the United States of America”

C’est ainsi qu’Al Gore démarre sa présentation sur l’urgence pour sauver la planète, à écouter chez Bloic.

Vous imaginez un homme politique français avec suffisant de recul sur lui-même pour faire preuve d’autant d’humour? Vous imaginez Lionel Jospin se présenter ainsi:

“Je suis Lionel Jospin, l’ex-futur président de la France”.

lestelechargements suite et fin

Une fois de plus maître Eolas nous offre le billet de synthèse qui va bien concernant le site lestelechargements.com.

Il est maintenant temps de passer à autre chose. Oui, Publicis et le ministère de la culture ont accumulé les bourdes. Je n’arrive pas à croire qu’ils soient aussi con. C’est une opération de com’ tout le monde le sait. Mais quel est son objectif? Nous convaincre que la licence globale c’est mal et que la réponse graduée c’est bien? Je ne crois pas. Ouvrir un espace de débat? C’est loupé. Non, l’objectif réel est de détourner l’attention du coeur du projet de loi: “la protection et donc l’imposition des mesures de protection technique”. Pour ce faire on agite l’épouvantail de la licence globale et on donne en pâture aux internautes un site minable. Ça marche, regardez tous les billets qui ont été écris sur la question, moi le premier.

Jeudi 23 février j’ai assisté à cette table ronde: « Vers un nouveau modèle de gestion des droits d’auteur face à l’environnement numérique ? » organisé par la fondation pour l’innovation politique, un think tank de droite. Pierre Sirinelli y a fait une présentation du projet de loi selon 3 axes:

  • – Attaque en règle de la licence globale
  • – Répression
  • – Répression

Mais surtout pas un mot sur les mesures de protection technique, c’est la même stratégie. Et pas moyen de le contester (je le sais, j’ai essayé) car il se retranche aussitôt derrière son “autorité” juridique. Mais alors qu’en 2002 Mr Sirinelli affirmait “Le texte laisse perplexe” en parlant de l’eucd, aujourd’hui il défend le projet de loi DADVSI qui en découle… Que s’est-il passé entre temps?

Tarik Krim était aussi présent dans l’assemblé a interpellé Mr Sirinelli avec l’exemple suivant:
L’Europe a financé les recherches qui ont permis de créer le format MP3. C’est probablement le plus grand succès Européen dans le domaine des nouvelles technos puisque que ce format est aujourd’hui omniprésent sur la planète. Le projet de loi DADVSI (et l’eucd) en protégeant les MTPs (c’est à dire Microsoft et Apple qui sont les principaux fournisseur de ce type de format) condamne le MP3. C’est un peu comme si l’on faisait une loi qui nous obligerait à voler en Boeing et couperait les ailles d’Airbus

Voilà la réalité des MTP/DRM pour sauver les intérêts d’industries culturelles qui n’ont pas su s’adapter on est prêt à sacrifier l’innovation, les logiciels libres et les libertés individuelles… Le projet de loi DADVSI existerait pour “défendre le droit d’auteur”. C’est de la fumisterie, une vaste manipulation, l’objectif de DADVSI est d’imposer les MTPs pour renforcer les monopoles existant, le droit d’auteur ne sert que de prétexte. Dans son “Introduction à l’économie cognitive”, Thierry Gaudin écrit:

“A mon sens, l’observation principale de Marx est que tout système de libre entreprise dérive naturellement vers des oligopoles ou des monopoles qui, par rapport au modèle idéal de concurrence parfaite, procèdent d’une logique maffieuse. Autrement dit, le logiciel marchand, si on le laisse à son fonctionnement spontané, donne lieu à des ententes entre les offreurs et tend vers un logiciel de pouvoir, où l’offre contrôle la demande (alors que c’est l’inverse qui seul garantit le meilleur service et les meilleures performances).”

L’état fait donc des lois pour réguler le marché et empêcher ces dérives mafieuses. Dans le cas du projet de loi DADVSI c’est tout le contraire. Cette loi sert les monopoles, freine l’innovation et favorise une minorité au détriment de la société dans son ensemble.

Que faire?
Informer, informer, toujours et encore. On est devant un véritable problème de société, mais peu de personnes sont conscientes des enjeux. Si vous lisez ce blog il y a des chances pour que vous soyez sensibilisé à la question. C’est votre rôle d’informer à votre tour vos proches et votre entourage pour contrecarrer la campagne de désinformation du ministère de la culture l’industrie. Faites savoir à vos députés quel sera votre vote si au lieu de défendre l’intérêt général ils privilégient des intérêts particuliers. Il reste un peu moins de 2 semaines avant la reprise des débats pour faire basculer l’opinion publique et empêcher le passage en force douce des mesures de protection technique qui s’annonce au parlement.

Si vous n’êtes pas convaincu ou qu’il vous manque des arguments sur le problème des DRM, lisez cette longue description. Et je vous encourage à vous rendre sur la page Comment agir ? du site eucd.info.

lestelechargements publicis

2 billets à lire pour comprendre à quel point Publicis et le ministère de la culture sont en train de se ridiculiser avec leur opération de com. Qui ne démontre qu’une chose: une incompréhension totale du monde de l’Internet.

Le ministre de la culture se serait-il offert le blog le plus cher du monde ?

LesTelechargements.com et le logiciel Libre

Ps: Depuis ce matin il y a 3 nouveaux billets sur lestelechargements.com et aucun commentaires… J’ai du mal à croire que personne n’ai essayer de poster un commentaire. Ca doit être la panique au ministère et il ne savent plus comment gérer cette bérézina.