“L’internet est basé sur un modèle ‘end-to-end’ qui permet aux gens à chaque niveau du Réseau d’innover en l’absence d’un système centralisé de contrôle”
C’est NetEconomie qui reprend les propos de Vint Cert que l’on retrouve sur le blog de google.
Le rappel de ce fameux principe du bout en bout est l’occasion de me lancer dans un billet qui me trotte dans la tête depuis un moment déjà: l’opposition entre l’architecture de l’Internet et celle de la téléphonie mobile. Alors que la “révolution” de la téléphonie est plus visible, celle de l’Internet me semble plus réelle.
Comme le rappel Vint Cerf, l’Internet est basé sur un système décentralisé, personne ne contrôle ce que l’on peut faire sur l’Internet. C’est un facteur d’innovation, c’est ce qui fait d’Internet une révolution.
A l’opposé le téléphone mobile n’est qu’une simple évolution du téléphone fixe. Il repose sur le même système centralisé. Pourtant on peut considérer que le téléphone mobile a changé beaucoup plus vite la vie de bien plus de personne que l’Internet. A ce titre il serait plus révolutionnaire. J’en déduis le contraire: les vraies révolutions mettent obligatoirement plus d’une génération à s’imposer.
Pourquoi cette différence d’architecture est-elle importante au point qu’une personnalité comme Vint Cerf écrive au congres Américain pour la défendre? L’innovation encore et toujours. Mais aussi l’ouverture et la participation. Si Internet a supplanté le Minitel c’est grâce à sa capacité d’innovation et à son ouverture. Le Minitel a été victime d’un conflit d’intérêt. Pour rivaliser avec l’Internet le Minitel aurait dû évoluer plus vite mais FT a jugé que ce n’était pas dans son intérêt. Le système étant centralisé personne n’a pu innover sur le Minitel à la place de France Telecom. Aujourd’hui France Telecom fait de nouveau face à des conflits d’intérêts similaires: développer la fibre optique c’est aussi tuer la vache à lait de la paire de cuivre. Rendre l’architecture de la téléphonie mobile moins centralisé c’est tuer la nouvelle vache à lait des forfaits téléphonique. La preuve les opérateurs télécom refusent d’ouvrir leur réseau à de nouvelles applications tel que la voix sur IP ou le P2P:
La VoIP : une menace pour les opérateurs mobiles
SFR et Orange interdisent la voix sur IP à leurs abonnés 3G
L’association de l’Internet et de la téléphonie mobile fait fantasmer pas mal de monde. Mais tan que le monde des télécoms restera centralisé j’ai le sentiment que ça ne donnera pas grand chose.