Rocard 2.0

Je me plaignais il y a un mois du manque d’imaginaire de nos hommes politique, complétement à côté de la plaque question impact des bouleversements technologiques sur nos sociétés.

Voilà que Michel Rocard et les personnes qui ont participé à la rédaction de Republique 2.0: Vers une société de la connaissance ouverte me font mentir.

J’ai bu ce rapport comme du petit lait, quel bonheur, j’y ais retrouvé toutes mes convictions, toutes mes références, toute mes attentes! Le rapport a été remis à Ségolène Royal, mais va-t-elle, l’a-t-elle déjà lu? En tout cas je vous encourage donc à le lire. Ca rapport très “2.0” est marqué d’un logo beta, les internautes s’en sont donc emparés et il existe déjà un wiki pour le commenter et le mettre à jour!

Petite sélection des morceaux qui m’ont le plus convaincus.

il convient d’inscrire le respect du principe de neutralité de l’internet dans les cadres de régulation français et européens en matière de télécommunications afin de séparer les offres d’infrastructures des offres de services.

En référence au débat américain sur la neutralité du net.

LE NUMERIQUE, UNE CHANCE POUR LA CULTURE

Le Conseil d’analyse économique avait clairement, dés 2003, posé les termes du débat. Deux voies peuvent être empruntées. La première, défensive et coûteuse en termes de bien-être social, cherche à maintenir le plus longtemps possible le fonctionnement classique des marchés, retardant ainsi la marche de la révolution numérique. L’autre voie, au contraire novatrice, consiste à “ inventer ” un modèle permettant le fonctionnement efficace d’une économie de l’information. Dans tous les cas, il nous semble essentiel de ne jamais perdre de vue la nécessité de protéger une juste rémunération des artistes.

On parle bien sûr de la DADVSI.

Admettre que « les citoyens ne sont pas des consommateurs ni des utilisateurs des services publics mais des participants. »17 Considérer les citoyens et les entreprises comme des partenaires du service public, les placer à égalité avec l’administration ; favoriser leur autonomie en les associant à la conception et à la réalisation des services publics ; faire que l’expérience de chacun soit mise au service de tous et faire ainsi évoluer l’administration au rythme de l’intelligence collective de la Nation.

Services publics le 2.0 😉

Mettre en place un service public de l’identité numérique.

L’identité numérique, une des composantes essentielle du web et des sociétées de demain.

la mutualisation des réalisations logicielles selon le modèle du logiciel libre doit être étendue. Ce modèle permet de créer des communautés qui investissent en commun sur le développement et sur la maintenance de souches logicielles utiles à plusieurs. Il est temps d’affirmer une volonté politique en faveur du modèle du libre.

Oui Oui Ouuuiiiiiiiiii

Créer un programme interministériel LOLF pour les systèmes d’information

En effet, faute d’un programme interministériel portant sur les systèmes d’information, ces derniers se développent sans cohérence, renforçant les « silos » mêmes qu’il s’agit de combattre. Pour le décideur de terrain, dépenser un seul euro de son budget pour d’autres, c’est nuire à ses propres objectifs. Il faut sortir de cette logique pour faire en sorte qu’un euro dépensé par une entité publique soit un euro utile pour toute la sphère publique

Très très pertinent.

Le débat sur la valorisation de ce patrimoine est récurrent. Faut-il privilégier une rentabilisation monétaire, par la vente de ces informations (comme nous y invite le rapport récent sur l’économie de l’immatériel) ou valoriser ces gisements de données en permettant à tous (particuliers, associations, entreprises) d’en tirer parti, et de les exploiter, commercialement ou non ?

L’expérience récente et l’observation de ce qui se passe à l’étranger plaident pour une approche “ouverte” des données publiques, qui laisse l’innovation s’exprimer à partir de ces données mises en accès libre.

Le temps est orageux du côté de météo france, l’ing, l’insee et d’autres…

Elles étendent presque à l’infini l’accès aux ressources de la connaissance et modifient les compétences nécessaires : le “par coeur” est moins utile que la capacité à chercher et exploiter l’information nécessaire pour résoudre un problème, ou encore la capacité de créer, de s’exprimer…

Le savoir faire du savoir apprendre est plus important que le savoir.

Renforcer notamment le droit de la consommation pour éviter les ventes liées abusives (logiciels et ordinateurs, contenus numériques et appareils de lecture…).

OOOUUUIIIIII !!!!

Le déploiement d’une nouvelle génération d’infrastructures fondées sur la fibre optique sera l’un des

grands chantiers technologiques des prochaines années.

Michel Rocard lit Jean Michel Billaut 😉

La société de la connaissance ne tiendra ses promesses de simplification, de participation, d’échange et d’innovation que si elle s’appuie sur des infrastructures : disponibles sur tous les territoires ; accessibles à tous ; ouvertes ; symétriques

L’internet doit donc, d’abord, être le moyen par lequel s’organise la transparence de l’action publique.

Ok c’est sans doute une utopie, mais c’est la bonne direction.

Chacun des acteurs qui a agi au niveau européen a fait l’apprentissage difficile du besoin de savoir formuler différemment ses idées pour les rendre accessibles à une autre culture politique, à d’autres vocabulaires, du besoin de savoir reconnaître dans des idées apparemment étrangères un fond commun qui peut donner lieu à des politiques communes. Cet apprentissage qui n’a été fait que par une minorité doit à des degrés divers être rendu possible pour tous. Les outils numériques ont un rôle essentiel pour le rendre possible,

L’interculturel, la plus grande richesse de l’Europe. (Salaud de Français)

Augmenter le budget de la CNIL et lui permettre de faire face à ses nouvelles missions.

Indispensable

Un amalgame est fait par certaines parties entre les exigences de la sécurité des infrastructures essentielles et des atteintes non-commerciales à des droits souvent incertains dans leur portée. Il a conduit à la proposition de dispositions transférant aux représentants d’ayant-droits des rôles d’action policière ou judiciaire et permettrait leur accès privilégié à des données personnelles.

Suivez mon regard.

Rééquilibrer la propriété intellectuelle et les droits d’auteur

Rééquilibrer la directive 2001/29/CE (Directive sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteurs et des droits voisins dans la société de l’information).

En s’attaquant au problème à sa source, j’irais même plus loin, en révisant le traité de l’OMPI à l’origine de cette directive et de la loi DADVSI.

Diverses crises (brevetabilité des logiciels, protection juridique des mesures techniques contre le contournement dans différents domaines) ont fait prendre conscience que les institutions en charge de ces dossiers avaient pour partie oublié leur mission en tant que composantes d’une gouvernance internationale et tendaient à ne servir que des groupes d’intérêts issus de quelques pays développés dans le cadre d’une vision étroite de leur mission.

On y vient il s’agit entre autre de l’OMPI.

l’interopérabilité s’oppose frontalement aux brevets logiciels et à la sanctuarisation abusive des mesures techniques de protection ; elle doit leur être supérieure en Droit, car elle constitue, à l’ère des échanges numériques, l’équivalent de ce que la liberté de parole et d’association ont été à la Révolution : un pré-requis absolu à la constitution d’une société moderne et ouverte.

Rien à ajouter.

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