Un sac de billes trop gros !

Pas beaucoup d’activité sur ce blog ces derniers temps. Pourtant ce n’est pas les idées de billets qui manquent. Mais le temps bien sûr.

Suite à l’émission de france culture sur le livre cause commune j’ai assisté à la scéance plénière du GRIT transversale. Que dire? J’en suis ressortit comme un gosse les bras chargés d’un sac remplit de billes qui débordent et s’échappent.

Les intervenants: Joël de Rosnay, René Passet, Philippe Aigrain et Patrick Viveret[1] ont brillamment mis en application la raison d’être du Grit: porter un regard transverse et transdisciplinaire sur notre société. J’avais un peu l’impression que seul les Anglo-saxon progressaient vraiment sur les questions relatives à l’impact sociologique de la révolution numérique. Me voilà bien rassuré, les livres de Philippe Aigrain (Cause Commune) et de Patrick Viveret (Pourquoi ça ne va pas plus mal ?) en sont les preuves concrètes.

Le thème du débat peut paraître un peu rebutant: “Réinventer les possibles: comment sortir de l’organisation artificielle de la rareté ?”. Mais les enjeux qu’il cache valent la peine de se creuser un peu la tête. Voici quelques unes des réflexions qui ont retenu mon attention (en fait il faudrait tout mettre!!)

Quand Edgar Morin parle de la révolution que nous vivons actuellement, il parle de révolution anthropologique: elle concerne notre être tout entier. La rupture que nous sommes en train de vivre n’est pas uniquement à comparer à la révolution industrielle ou à l’imprimerie, non c’est de l’ordre du passage au néolithique (évolution du nomadisme à la sédentarisation) voir du passage de la Préhistoire à l’Histoire!

Notre monde met en avant la réussite matérielle, la conséquence est un échec morale. L’argent qui à la base n’est qu’un outil est devenue une finalité, c’est un monde insensé.

A la base l’économie est née de la lutte contre la rareté. Dans nos sociétés le problème de la rareté est résolu. Nous vivons plutôt des problèmes d’abondance. Gandhi disait “Il y a suffisamment de richesse sur terre pour répondre aux besoins de tous les hommes mais pas assez pour satisfaire le désir d’un seul”. Pourquoi, si elle a perdu sa raison d’être, l’économie est-elle donc devenue si centrale dans nos sociétés?

Une étude de l’ONU révèle qu’il faudrait 50 milliards de dollar par an pour éradiquer les problèmes de famine, d’eau potable et un certain nombre de maladies sur toute la planète. On dépense par an 1000 milliards de dollar dans des choses superflues: armement, publicité…

Il faut décloissoner la sphère publique/privée, relier le personnel et le collectif.

“Si nos sociétés fonctionnaient comme ce que l’on nous montre au journal de 20H, ça irait beaucoup plus mal” Patrick Viveret

Le terme écoligion pour désigner le fanatisme du tout économique.

“Nous ne sommes pas contre les vieux, mais contre ce qui les fait vieillir”

La démultiplication des biens communs peut permettre de renverser les multinationales qui souhaitent contrôler l’accès à tout les biens communs. Mais ça ne suffirat pas, il faut aussi l’action de la puissance publique. Cette puissance publique n’est pas la même chose que l’Etat, il s’agit d’une puissance créatrice et non dominatrice.

Décidément le sac de billes est bien trop gros, ces quelque brides ne rendent pas honneur à la qualité du débat auquel j’ai assisté… Vivement la prochaine séance 😉 En attendant je dévore le livre Cause commune, je vous en dis plus bientôt…

Notes

[1] Edgar Morin n’a malheureusement pas pu être présent